Un triste soir aux conséquences démesurés
*Tard dans la la nuit, une lueur brille
à la fenêtre de la taverne d'Ironforge. Assise à la table de sa chambre, une
petite silhouette écrit à une vitesse folle le récit des dernières aventures
qu'elle vient de vivre.
Pour s'en souvenir, plus tard... pour
aider les autres à comprendre les conséquences de cette aventure... pour aider
ses nouveaux amis... pour sauver ce si noble elfe... pour sauver Rhaizen...*
Comment
commencer? Me présenter? non c'est trop tôt... puis ce n'est pas ça qui aidera
Rhaizen... Par mon ascension au 20ème rang... oui pourquoi pas...
Je m'appelle
Kïko, toute jeune recrue de la Compagnie Noire et témoin des évènements qui se
sont passés en cette terrible nuit et qui ont scellé le destin de Messire
Rhaizen. Je suis une gnome... un peu étrange aux dires de Dame Minasnoeye...
mais en bonne fille de Gnomeregan... curieuse, émerveillée par ce qui sort de
l'ordinaire et un brin insouciante et indiscrète... Je vais vous conter ce qui
c'est passé en cette nuit étrange... en cette nuit où j'ai vu la chose la plus
merveilleuse... en cette nuit où mon dégoût envers les puissances s'est encore
un peu plus accentué.
Je venais tout
juste d'intégrer la guilde depuis seulement deux jours,
grâce à mes amies Nirlin et Ellenaelle. J'étais à Stormwind, sortant du
quartier des mages et plus particulièrement de l'Agneau Assassiné où je venais
d'être promue au 20éme rang de ma classe et vue m'être confiée une stupide
mission pour chercher un stupide prophète dans les lointaines terres des Tarides en Kalimdor... m'envoyer, moi, une pauvre petite gnome si loin de Dun
Morogh, si loin d'Azeroth... enfin passons...
Donc je passais
par le quartier de la cathédrale, furieuse contre ses stupides maîtres
humains... quand j'entendis un cri. Une voix sortant je ne sais d'où... (J’ai
toujours pas compris ce phénomène... comment ai je entendu ces voix lointaines
des membres de la guilde... j'espère un jour trouver l'explication à ce
phénomène... enfin passons)
"Aidez
moi... Sauvez Bowen... Rhaizen, Bowen va mal... Kris..."
Rhaizen ? mais
je connaissais ce nom, c'était un chasseur elfe de la guilde... Bowen ? mais
c'est le paladin qui devait se marier dans quelques jours... Nous avions
Rhaizen et moi blagué sur les plaisirs et non plaisirs pour lui de la danse,
des fêtes... des belles robes et beaux costumes que j'aurai pu fabriquer...
enfin passons...
La voix
féminine qui réclamait de l'aide devait être celle d'Unael, la fiancée de
Bowen... des membres de la guilde avaient besoin d'aide... est-ce en mon
pouvoir de les aider?
"Les
catacombes de la cathédrale de Stormwind... venez...»
La cathédrale
de Stormwind ? mais je suis juste à côté ! Un compagnon a besoin de moi ! Et
comme aimait à le répéter ma grand nany : "Apprend à aider tes amis quand
ils le demandent car... rien ne dit qu'un jour ça ne soit pas toi qui ait
besoin de la leur !"... et ma nany... avant que la lumière me la prenne...
bin elle avait toujours eu de bons conseils... et je décidais donc de courir
comme mes petites jambes de gnome le pouvaient aux secours de ceux qui le
réclamaient !
Bon comme le
savent déjà mes amies Nirlin et Ellenaelle, j'ai quelques soucis
d'orientation... et donc comme à mon habitude je me suis perdue dans ces
catacombes... fortes intéressantes qui plus y est... faudra que j'y retourne
les explorer... enfin passons...
Et c'est ainsi
que j'arrivais au chevet de Bowen et Unael en même temps que Rhaizen et un prêtre
qui passait par là et qui répondait à l'appel... nous fûmes très vite rejoints
par la prêtresse d'Elune, Dame Minasnoeye... femme un peu bizarre à mon goût :
imaginez... elle me trouve mystérieuse ! moi ! une gnome ! ça vient peut être
que vu qu'elle est prêtresse et que moi les prêtres... je m'en méfie... j'en ai
peur depuis... depuis ... Grand nany... bin je me suis pas livrée à fond à
cette femme qui me laisse perplexe. Elle a un discours particulier... elle est
différente des autres prêtres... Ca vient peut être simplement du fait qu'elle
soit elfe... j'aime bien les elfes moi... de plus en plus suite à sa rencontre
et celle de Messire Rhaizen... enfin passons
Quand nous
arrivâmes... nous vîmes Unael au bord de la crise d'hystérie... et Bowen étendu
au sol parcouru par des spasmes... il murmurait des mots inaudibles... nous
nous approchâmes donc...
"non... tu
ne l'auras... plutôt mourir... Fizdhen..."
A ce nom je vit
Rhaizen et Minasnoeye blêmir... et même Eluthiel et Shamdrilyann blêmirent
eux aussi à l'évocation de ce nom quand sur l'autorisation de messire Rhaizen
je leur racontai ce récit... enfin passons
Moi je ne
comprenais pas... ce nom n'était rien pour moi... ni pour le prêtre humain...
mais devant la mine austère de nos compagnons nous comprîmes que l'heure était
grave... Je m’approchais de Bowen avec Rhaizen et le prêtre pendant que
Minasnoeye restait avec Unael prostrée... et là je compris tout de suite la
nature des spasmes de Bowen... Je suis ce que je suis... et les âmes, les
forces obscures, les esprits, les arcanes de l'ombres... enfin tout ce qui s'y
approche... je commence à connaître... et ce que je ressentis au contact de
Bowen était une catastrophe ! Je sentis l'âme forte de Bowen qui fuyait...
luttait devant un esprit d'une puissance fabuleuse... jamais je n'avais senti
aussi grande puissance ! Je pense que si Bowen n'avait pas été aussi fort lui
même nous n'aurions rien pu faire... nous ne serions jamais arrivés à temps...
enfin passons
Le prêtre fit
des bénédictions et des incantations pour garder l'âme de Bowen dans la Lumière...
Donc Rhaizen
s'approcha de Bowen et lui fit couler un peu de son sang dessus... Et là j'ai eu
la chance de voir la chose la plus magnifique que je ne verrai dans ma vie,
j'en suis sure ! J'aurais préféré voir ça en d'autres circonstances... mais je
sais qu'autrement jamais je n'aurai eu la chance de voir ce prodige... ah ces
elfes et leur incompréhensible retenue ! enfin passons
Messire Rhaizen
commença à entonner des psalmodies en une langue si magnifique que je suis
encore émerveillée en ce moment... J'ai eu la chance d'entre la langue ancienne
des elfes... une langue qu'ils préfèrent oublier... une langue encore plus
belle que le darmassien...
Et je sentis
une force... une puissance magique nous entourer avant de se canaliser sur
Bowen... J'ai eu le privilège de voir la puissance des arcannes elfiques
!!!!!!!!! Moi, pauvre gnome sans importance, j'ai été témoin de ce merveilleux
évènement : l'antique magie des elfes dans toute sa splendeur, toute sa
puissance, toute sa magnificence...
Quel dommage
qu'ils refusent de l'utiliser... face à une telle puissance, la Légion Ardente... Elle
n'aurait presque plus de chance face à l'Alliance... Je comprends qu'ils
refusent de l'employer devant la Horde qui a droit à une chance... Elle reste
composée d'êtres vivants dotés d'âmes... Mais face à
Toujours est il
que Fizdhen ne put contrer cette puissance qui, mêlée aux bénédictions de la Lumière et au lien à ma
pierre d'âme, réussit à le renvoyer loin de Bowen... Ce fut une terrible
bataille car, à ce que j'ai compris, Fizdhen utilise également cette magie,
étant lui même elfe puisqu'il est le père de Rhaizen... je ne peux comprendre
cette guerre...
A un moment
j'ai même cru que le corps de Bowen ne pourrait jamais supporter cette
puissante bataille que se livraient le père et le fils en lui. Mais Bowen est
fort... bien plus fort que je n'aurai pu le croire possible pour un humain...
comme quoi il ne faut pas les sous-estimer !
Ce qui
m'étonna, ce fut l'horreur et la tristesse qui se figea sur le visage de mes
compagnons et le terrible abattement que je ressentis en Rhaizen... j'étais la
seule émerveillée... ce qui amusa et effraya à la fois Minasnoeye et Rhaizen...
A la fin de l'exorcisme, les plaies de Rhaizen se refermèrent, ce qui effraya
le jeune prêtre... ce dernier, une fois sûr que plus rien de mauvais ne pouvait
arriver à Bowen, s'en fut vite prévenir ses supérieurs...
Ce que je ne
compris pas c'est la précipitation avec laquelle messire Rhaizen et Kris nous
quittèrent... mais Dame Minasnoeye et moi-même leur courûmes après... Et là je
fus témoin d'un autre phénomène étrange qui ne poussa un peu plus encore dans
mon refus envers les puissances !
J'entendis
Elune qui rejetait Rhaizen pour ce qu'il venait de faire... Et voilà les
puissants... suffit de ne pas faire leurs quatre volontés... suffit d'être
différents pour qu'ils se fâchent ! Et la vie... la sauvegarde des âmes ? rien, ce n'est rien à leur yeux... ils ravirent les vies au nom de leurs principes
stupides et égoïstes afin de rester les puissants... j'en suis sure !
Et bin qu'ils
maudissent Rhaizen... ils m'ont ravi ma grand-mère... la seule famille qui me
restait après notre bêtise et la perte de Gnomeregan... je les avais à ce
moment rejetés... bin devant cette injustice à l'encontre de messire Rhaizen...
moi aussi je les maudis... je les contrerai... tout comme les démons, ils
seront obligé de demander pardon, de réparer leur méfaits !
*La main de la jeune gnome tremble de
colère. Elle s'arrête d'écrire le temps de reprendre le contrôle de son
esprit... elle sait que la colère affaiblit l'âme face aux démons... et si elle
veut sauver Gnomeregan et ses frères, elle doit être plus forte qu'eux !
Doucement elle laisse l'amour envers sa
grand nany, sa fascination envers Rhaizen, l'amitié qui la lie à Nirlin et
Ellenaelle l'envahir... et ainsi elle reprend possession de son esprit...*
Dame Minasnoeye
me fait comprendre que Rhaizen doit entamer une longue errance solitaire avant
de comprendre que ses amis sont là, pour l'aider... et qu'elle va se mettre au
travail le plus vite possible... moi aussi je me promets d'aider cet être si
merveilleux... puis nous redescendons voir comment se portent nos amoureux...
et là... à la place de la joie, nous ne voyons que des larmes.
Que la vie est
injuste et cruelle avec les coeurs nobles... elle s'acharne sans raison sur
certains individus qui ne mériteraient que le bonheur ! Unael et Bowen nous
annoncent le report de leur mariage à une date ultérieure non fixée... Bowen
est effondré... Unael très mal à l'aise. Pourtant l'amour entre eux est si fort
qu'il en devient presque palpable... Que les humains aiment se compliquer leur existence
si courte ! Minasnoeye et moi même nous sentons de trop et les quittons.
Plus tard, Rhaizen
revint sur la place de la cathédrale... Unael était déjà partie et nous
sentions le désespoir de Bowen... Il sombrait dans les profondeurs du
désespoir... l'en retirer serait une lourde tâche...
Puis nous fûmes
rejoints par Dame Eluthiel et Messire Shamdrilyann à qui je racontai les
évènements de la soirée...
C'est drôle
mais de coucher ce récit sur le papier m'apaise... J'étais tout à
l'émerveillement de la magie des elfes... j'en avais oublié les désespoirs de
Bowen et de Rhaizen... Il est bon que je retrouve tous mes esprits car sinon...
comment les aider ?
Oui comment les
aider ?
*Sur cette question, la gnome posa sa
plume. Elle se dirigea vers son lit. Comment les aider ? Il fallait qu'elle
devienne plus forte ! pour eux... pour honorer la guilde... pour Nirlin, pour
Ellenaelle... pour Gnomeregan et ses frères perdus... pour grand nany...
Quand le sommeil la prit sous son aile,
des larmes coulaient les longs de ses joues. Ce fut un sommeil sans rêve, un
sommeil sage et réparateur...
Demain ce serait une autre Kïko qui
s'éveillerait... une Kïko grandie et plus sage... plus forte...*
Reïlith - la lune solitaire
La lune s'élevait lentement dans le
ciel. Sa faible clarté essayait de pénétrer la forêt de Sombre Rivage. Un
mouvement, une lumière se fit du côté du bosquet des anciens... Onu venait
d'envoyer Amiah, une prétresse D'Elune vers une destination connue de quelques
rares initiés : Reflet-de-Lune !
25 ans plus tard ... les rives du lac
Elune'Ara ...
Le rire cristallin
d'une elfe répondait à celui d'un taurens. Deux gardes de chaque espèce, au
sommet d'une colline surplombant le lac, où s'élever la cité du Havrenuit,
regardaient d'un oeil amusé les deux jeunes.
Le taurens
venait tout juste d'atteindre ces 16 printemps et venait de passer dans le clan
des hommes. C'était sûrement sa dernière journée dans l'enclave. Demain il
irait rejoindre Mulgore pour commencer sa vie au milieu des siens et de la
Horde. Un jour il aurait le choix : continuer de défendre son clan et la Horde
L'elfe n'avait
que 25 printemps, ce qui était vraiment jeune pour un elfe ! Mais elle aussi
passait sa dernière journée au Havrenuit. Sa mère adoptive, Celes Earthborne,
venait de recevoir un massage d'Onu, le sage du bosquet de Sombre Rivage :
Reïlith devait se rendre à Teldrassil. Pourquoi maintenant ? Pourquoi si tôt?
Ce n'était qu'une enfant ! Mais Onu ne disait rien à ce sujet.
Cette enfant
restait un mystère pour toute la communauté de Reflet-de-Lune. Elle avait été
confiée aux soins de Celes un petit matin, sans aucune explication. Onu avait
demandé à ce que l'enfant soit élevée ici et initié le plus tôt possible aux
savoirs des druides. Ses ordres avaient été scrupuleusement respectés. Cet aura
de mystère avait donné part à toutes sortes de rumeurs plus folles les une que
les autres : elle serait la fille d'Onu, celle de Malfurion ou une
réincarnation de lui... une moins irréelle voudrait qu'elle une enfant de
Fandral ... il y en a même pour croire qu'elle est une incarnation d'Elune !
Mais ce mystère avait laissé l'enfant dans une solitude au milieu de la
communauté : elle inquiétait !
Que nenni ! Si
vous saviez, vous seriez terriblement déçu ! Reïlith est simplement le fruit inavoué
entre un voleur et une prêtresse d'Elune. Une sordide histoire d'une coucherie
d'un soir avec une catastrophique conclusion : la naissance d'une bâtarde que
personne ne voulait ! Seul Onu a pris en pitié ce bébé innocent qui n'avait
rien fait de mal au monde, sauf de vouloir naître. Ainsi il avait envoyé la prêtresse
au Havrenuit où elle avait mise au monde Reïlith puis l'y avait abandonnée
avant de regagner Sombre Rivage. Reïlith ignorait tout cela : pour elle sa mère
c'était Celes et elle ne cherchait pas plus loin.
Les druides
l'avaient élevée dans le respect de la nature et de tous ses représentants.
Donc quand Onu demanda à ce qu'elle s'en aille, elle n'avait pas réfléchit plus
loin : elle allait enfin découvrir le monde dehors, vivre des tas d'aventures
et surtout rencontrer des gens qui n'auraient pas peur d'elle !
C'est dans cet
état d'esprit qu'elle se trouvait alors qu'elle riait avec celui qui dés le
lendemain serait un ennemi potentiel.
Que la vie est bizarre des fois... mais
les chemins qu'Elune tisse pour les êtres ne prennent jamais une voie directe !
Tout le monde sait ça !
Quelques temps après ...
La jeune druide
venait d'atteindre son 20éme rang. Sa route avait été assez longue jusque là.
Contrairement à ce qu'elle avait crue, même dehors les elfes se méfiait d'elle.
Elle restait solitaire alors qu'elle n'aspirait qu'à trouver des compagnons. Oh
elle en bénéficiait souvent pour ses missions, mais la mission finie, ils
disparaissaient tout comme ils étaient apparus. Il n'y avait qu'avec les
représentants des autres races de l'Alliance avec elle ne sentait pas cette
méfiance vis à vis d'elle. Ce qui faisait d'elle une elfe particulière aux yeux
de ces individus : elle n'avait pas l'arrogance de ceux de sa race vis à vis
d'eux ! Elle se fit même des amis alors qu'elle n'y était jamais arrivée avec
les siens.
La première fut
une prêtresse naine avec qui elle vécut
beaucoup d'aventures sur Teldrassil et Sombre Rivage : Saragamegie.
Lors d'un
voyage vers Stormwind, elle sympathisa avec quatre humaines : Inua, la voleuse,
Daturah, une autre voleuse, Ellenaelle, la prêtresse et Nirlin, la guerrière.
Le lien qui se tissa entre elles fut tellement fort que même quand elle regagna
Auberdine, leur esprit resta en contact.
Enfin depuis
peu, une amitié commençait à se tisser entre elle et une autre druide elfe :
Elfegor. Mais ce n'était que les prémisses.
Reïlith
commençait à se sentir moins seule. C'est alors que Nirlin l'invita à rejoindre
Equinoxes, la guilde dont elle faisait partie. Elle en fut très honorée et
touchée.
Sonatine pour Cécile
Cécile tu es une reine à jamais
Liée à ce majestueux dragon ornant
Si superbement ton si beau dos dénudé.
Mais ou a-t-il bien pu s’envoler t’entraînant
Si loin de nous dans un pays aux lacs bleutés
Tels des miroirs s’instillant sous un ciel rosé.
Cécile tu restes notre fleure de lys,
Telle cette fleure royale tu glisses
Sur la surface d’un lac sous les étoiles
Sans que la moindre vaguelette ne le voile.
Reviens nous sur ton bateau traversant les mers.
Et si tu fais naufrage allume les flammes,
Je prendrais mon drakkar pour te chercher mon âme.
Je t’en supplie écoute, entend notre prière.
4-12-03
Poème écrit à la demande de Vorackil pour
notre amie Cécile de Bruxelles.
Sans volonté
J’aspire à la mort la plus belle chose inventé par la vie
Et ne veux laisser mon corps emprisonné par mon esprit.
La vie, l’amour, la mort,
L’esprit, le coeur, le corps,
Maîtres mots du destin
Comme nos vies, nos pas,
Résonnent sur le chemin
Qui mène au trépas.
J’aspire à la mort la plus belle chose inventé par la vie
Et ne veux laisser mon corps emprisonné par mon esprit.
J’ai besoin de compas pour naviguer
Sur la mer formée par mille larmes
Où un phare de mille feux a brillé ;
Je veux m’y laisser dériver sans arme
Et à la vie, à l’amour, à la mort
Laisser mon esprit, mon coeur et mon corps.
J’aspire à la mort la plus belle chose inventé par la vie
Et ne veux laisser mon corps emprisonné par mon esprit.
Je me suis laissée enfermer dans une cage
Et me laisse embourber, noyer, par le marécage.
Après la vie vient l’amour entraînant la mort
Où j’aimerai laisser esprit, coeur et corps ;
Et enfin connaître la liberté et la paix,
Ce repos que seuls connaissent les trépassés.
J’aspire à la mort la plus belle chose inventé par la vie
Et ne veux laisser mon corps emprisonné par mon esprit.
15-11-97
Regards réciproquement suicidaires
Je regarde le fond du miroir et là
Deux yeux me regardent, ils sont bleus, ils sont miens.
Le saphir de tes yeux me renvoie l’image
Enchanteresse de l’immensité, la mer, la plage.
Au bord de l’eau cristalline, miroitent deux feux
Et leurs flammes veulent capter des vagues d’amour au fond
de tes yeux
Tes yeux où au milieu coule une rivière dont l’eau
Se jette en cascade au fond de mon coeur dans un flot
De gouttelettes qui scintillent en symphonie
Pour cicatriser mon pauvre organe meurtri.
Je ferme mes yeux et là je vois
Deux yeux me regardant, ils sont bleus, ils sont tiens.
La vie, ce long fleuve tranquille dit-on,
Rayonne dans tes yeux et murmure une chanson
D’amour et de paix à mes oreilles blessées,
Que je voudrais n’avoir jamais écoutée.
Je regarde, par la fenêtre, le fond de la nuit
Deux yeux m’y regardent, ils sont bleus, je les aime.
J’aurais besoin de guerre et de haine
Pour combattre de tes yeux l’amour et des miens les larmes
Quand car trop bavarde, tu m’as laissé sans armes
Face au désespoir qui m’a prise et à la mort certaine.
Je regarde du fond de la tombe et là
Tes deux yeux me regardent et ils pleurent.
15-10-97
Mon âme soeur
Un jour, une nuit,
Le temps s’arrête
Et mon cœur luit,
Je te suis prête.
Mon amour à toi appartient.
Un ange doucement descend
Sur notre sommeil vide et lent
Resserrant entre nous les liens.
Le jeu est simple et si complexe
Pourtant. Tu ne seras qu’à moi
Et je ne sers d’autre que toi,
Pars loin de moi et je me vexe.
Nos âmes jumelles toujours
Nous enchaînent, nous réunissent,
Où que nous soyons, mon amour,
Nos sentiment sont infinis.
La trahison n’est pas possible
Car nos rêves nous suffisent,
Dans notre âme tout est paisible
Seule la flamme nous attise.
On s’est trouvé,
On s’est gardé,
Pour la vie et
L’éternité.
2-10-02
L'Olivier
De toute sa hauteur,
De toute sa noblesse,
Fier et juste il se dresse
Dans le fond de mon cœur.
Régnant dans les profondeurs
De mon âme, rebel lointain
D’une terre étrangère,
Arbre au feuillage satin
Tes racines se ressèrent
Pour éttouffer mon bonheur.
Arbre symbôle de la paix
Qui s’est retirée de mon âme
Où règne notre amour troublé,
Pourquoi doit vivre ma flamme
Alors que la tienne est partie
Loine de moi et loin de ma vie ?
Oh mon arbre, oh mon ange,
Mon Olivier de Bohème,
L’amour s’est servi d’armes
De ton beau visage blème
Qui m’a fait verser mille larmes,
Qui sont devenues orage.
De toute ta hauteur,
De toute ta noblesse,
Fier et juste tu te dresse
Dans le fond de mon cœur.
16-07-97
L'Evadée
Elle est descendue des nuages.
Je me souviens, c’était étrange,
Nuit sans étoiles, nuit d’orage,
Comme la foudre, tel un ange,
Elle est tombée à notre porte.
Elle a plané au gré des vents
Balayée telle une amour morte,
Ou cygne voguant sur les étangs,
Elle a dû traverser les mers.
Elle a tourné comme la sphère,
Cette boule de vie : notre terre,
Et s’est endormie dans l’éther.
Lumière errante en nos mémoires,
Nous n’oublierons jamais l’étoile
Filante prise dans nos voiles,
Pourtant gravée dans nos grimoires.
Petite biche de nos bois,
Ou avalanche de nos montagnes,
Calme furie pleine de joie
Contre mes guerres, mes campagnes,
Mes désirs, mes flammes, mes larmes,
Elle m’a pris mon âme et mes armes,
Quand loin de nous s’en est allée,
Me laissant seule désespérée.
25-02-98
Le Saule pleureur
De ses
feuilles doucement
Coulent
des larmes en avalanche,
Des larmes
bleues, des larmes blanches,
Qui
rejoignent les océans.
Pleure,
mon beau saule pleureur,
Il s’en
va, mon ami fidèle,
Vers Dieu
à tire d’ailles.
Pleure,
mon beau, ton grand malheur.
Il nous
reste le souvenir
Douloureux
des ces longs baisers
Fugaces au
moment de partir.
Ils me l’ont
pris, me l’ont volé.
Un bonheur
d’été s’enfuit
Et il nous
reste que la nuit.
15-10-95
Cruelle rivale
Une enfant se tient droite sur le rivage,
Les yeux perdus dans le vide, elle voit les mirages
De ces pays lointains où les horreurs abondent
De misères, de folies, de tombes, d’ombres.
Elle voudrait des nouvelles de ces mondes
Où le bonheur est relégué dans le pays sombre
De l’oubli. Elle voit une autre, si belle, une
Femme brûlante, si pâle, froide et tranchante
Comme une lame, cristalline et si envoûtante
Dont le visage fin fait penser à la lune.
Elle est un dangereux écueil pour cette enfant
Que les larmes aveuglent. Son amitié,
Ses baisers ont le goût amer de la pitié
Que rejettent les êtres encore vivants.
Elle aime entendre l’arrêt d’un cœur qui battait.
L’enfant pleure un corps dans un cercueil de buis
Que la femme a ravi à l’amour, à la vie.
Menant au trépas, son regard est une épée,
Sa bouche est un poison. A sa main luit une faux.
Eternellement elle tue ceux qui pourtant
S’abandonnent dans ses bras. Inlassablement
Ils oublient la prudence et meurent trop tôt.
Et toi qui veux les rejoindre
Tu es tellement à plaindre.
Pars, cours, vole, loin de mes yeux,
Cette guerre tu la désires.
Pars, cours, vole, loin dans les cieux,
Vers cet ailleurs seul souvenir
Qui restera après la mort
De ton esprit et de ton corps.
Et moi, je me tiens droite sur le rivage,
Les yeux perdus dans le bleu azur des éthers,
Je suis comme cette enfant qui a tant souffert
Je me sens prisonnière dans une cage
Que cette femme qui t’approche a installée.
Ne suis-je absente que pour ne t’empêcher
De tomber dans ses filets de femme envoûtante ?
Elle t’apparaît dans un jour de paix anodine
Pour te proposer son amour tout comme l’ondine,
Mais le prix à payer pour la tenir, brûlante,
Fiévreuse, amoureuse, est beaucoup plus cher.
Ce n’est pas t’enchaîner à elle la vie entière
Qu’elle veut, mais te clouer, s’aliéner ta mort
Pour l’éternité. Elle recherche ton esprit
Et quand elle l’aura, lui appartiendra ton corps.
Il ne me restera qu’à pleurer ton dernier lit
D’ébène, et d’unir ma peine en océan
De fureur et de haine avec la triste Terre,
Les mères encore orphelines d’un enfant
Et les écumes bouillonnantes de la mer.
Et alors je laisserai couler mes larmes
Et laisserai ma peine guider mes armes.
Et moi qui veux te rejoindre
Je suis tellement à plaindre.
Je pars, volant, loin de leurs yeux,
Cette guerre je la désire.
Je pars, volant, loin dans les cieux,
Vers cet ailleurs, seul souvenir
Qu’il me reste après ta mort,
Sans ton esprit et sans ton corps.
7-01-99